psychanaliste aujourdhuiLa psychanalyse a bien mauvaise presse aujourd'hui et par ma modeste contribution, je souhaite rétablir la réalité qu'il en est de cette pratique aujourd'hui. 

On a reproché bien souvent à la psychanalyse sa longueur en terme de durée notamment, certains patients ont poursuivi une psychanalyse durant 8, 10 ans voir plus. Bien évidemment, comme c'est une thérapie qui n'est pas remboursée par la SS, elle n'est donc, de ce point de vue, pas adaptée à ceux et celles qui souffrent et qui n'ont pas les moyens financiers, ni de temps pour suivre une telle thérapie.

On lui a aussi reproché qu'elle était chère et que les psychanalystes s'enrichissaient sur le dos de leurs patients qui les payaient en espèces la plupart du temps.

On lui a reproché le manque de résultats en terme d'amélioration de son état par exemple.

Or, aujourd'hui, une psychanalyse ne dure pas plus longtemps ni n'est plus chère qu'une thérapie analytique ou une autre thérapie par exemple. 

Ceci car le psychanalyste s'est adapté à son époque. C'est à dire qu'aujourd'hui, les patients demandent à ce que leur psy parle, leur pose des questions, leur explique leurs dysfonctionnements et leur disent comment faire autrement. Ils demandent aussi des conseils, des interprétations. Ils veulent des résultats.

Et il faut être conscient que le patient est expert de sa maladie, de sa pathologie. Il est nécessaire de respecter cela, de l'écouter, d'écouter ses demandes, de lui apporter des réponses parfois, des conseils, des explications.

Bien sur, je commence souvent par une thérapie pour répondre à ces demandes, puis dès que les symptômes sont levés, je propose la psychanalyse et j'explique la technique. Et je répète souvent les explications au début. Ceci car bien souvent les patients ne sont pas habitués à parler de façon à suivre les idées qui leur viennent à l'esprit. Si la méthode ne convient pas à la personne alors elle peut repasser par la thérapie en face à face.

Le patient doit être respecté dans son intégralité, il faut lui offrir un cadre sécurisant et sans jugement de valeur. Le patient doit pouvoir tout dire à son thérapeute en étant sur qu'il ne sera pas jugé. Effectivement, le cadre thérapeutique n'est pas la réalité extérieure, c'est un cadre rassurant, empathique, bienveillant et le psychanalyste doit être un peu pour le patient comme la bonne mère de Winnicott, la mère bienveillante, juste, stable, équilibrée qui offre à son enfant un cadre aimant et sécurisant. Donc le psychanalyste doit être empathique et offrir un cadre sécurisant, neutre et bienveillant. Neutre ne veut pas dire froideur. La norme est donc à exclure du cadre thérapeutique.

Pourtant bien souvent mes patients veulent être rassurés sur le fait qu'ils sont bien dans la norme, que leurs fonctionnements correspondent à la norme. Et il est nécessaire de répondre à cette demande de réassurance. Ils portent aussi, souvent un poids de culpabilité énorme qui doit être soulagé, expliqué, évacué. 

Je leur montre aussi des exercices pour aller mieux dans son corps et dans sa tête dans la gestion de leurs émotions. 

Même si on ne peut parler de guérison en psychanalyse, on est dans le soin et donc dans l'amélioration de l'état du patient. Il s'agit pour le patient de déverrouiller des blocages, des freins, des résistances, qui l’empêchent d'avancer, d'entretenir de bonnes relations avec ses proches, son entourage. Ainsi son horizon s'élargit, sa vie prend un nouveau sens, il voit la vie autrement car il a appris à relativiser. Il devient créatif de sa vie, envisage des projets et pour moi cela marque la fin de la thérapie, de la psychanalyse. Il a maintenant les clefs qui lui permettent d'avoir son propre libre arbitre. 

Dans ma pratique et du fait que je suis membre d'une fédération, je suis sous supervision avec un psychanalyste didacticien. Cela me permet d'échanger sur ma pratique, sur la clinique de ma patientèle, m'apporte aussi des explications théoriques ou pratiques que je n'avais pas envisagée. tout cela dans un seul but, celui de mieux accompagner mes patients.

Je continue à me former à travers des modules de formation qu'offre ma fédération mais aussi à travers les nombreux ouvrages de la BU de psycho de Bordeaux, des conférences psy, d'ateliers ou autres conférences relatives à des problèmes de société, à des pathologies, à un public particulier. Par ailleurs, j'anime un groupe de parole pour les aidants familiaux au sein d'une association qui accueillent des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Pour finir, je dirais qu'on s'enrichit sur le plan humain en tant que thérapeute mais pas sur le plan financier et de ce point de vue, il est difficile de vivre de cette activité. Il faut donc avoir plusieurs cordes à son arc et être créatif et développer son altruisme. Etre passionnée par ce qu'on fait, être dans le temps présent et profiter de chaque instant de la vie. 

Sabine - Psychanalyste, Pédopsychanalyste, Sexothérapeute et Arthérapeute 
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Site : www.psy-bordeaux-cub.fr
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